Le consentement des Anishnabeg est indispensable dans le cadre du processus au renouvellement des autorisations gouvernementales des opérations de la fonderie Horne

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Un mois après les troublantes informations diffusées par les médias relativement à la quantité importante de contaminants rejetés dans l’environnement par la Fonderie Horne et les répercussions irréversibles et dangereuses sur la santé qui y sont associées, les Conseils de Long Point First Nation, de Kebaowek First Nation et de Timiskaming First Nation (ci-après les «Conseils») exigent d’être consultés dans le processus de renouvellement des autorisations gouvernementales pour poursuivre les opérations et les activités de la Fonderie Horne. En effet, la Fonderie Horne est située au cœur même du territoire traditionnel Anishnabe non cédé. Le renouvellement des autorisations gouvernementales sans une consultation étendue et sans le consentement des Anishnabeg porterait une atteinte grave et sans équivoque à leurs droits constitutionnels.

Le gouvernement du Québec a annoncé la nomination d’une administratrice d’État pour coordonner l’action gouvernementale dans le dossier de la Fonderie Horne et celui de ses émissions atmosphériques à Rouyn-Noranda, dont le mandat est d’assurer les liens et les suivis entre les différents ministères, la Ville de Rouyn-Noranda, les comités de citoyens, la Direction de santé publique, et la Fonderie Horne. Il va sans dire que les Anishnabeg doivent être parties à ces discussions et constituent des interlocuteurs incontournables pour tous les dossiers ayant un impact sur leur territoire ancestral et leurs droits fondamentaux reconnus par l’Organisation des Nations Unies et la Constitution canadienne. Or, les Conseils dénoncent le fait d’être encore une fois mis à l’écart dans le cadre de ce processus de consultation.

Les Conseils rappellent par ailleurs que, bien que les gouvernements aient l’obligation de consulter et d’accommoder les communautés autochtones dans le cadre de toute activité se déroulant sur leurs territoires ancestraux lorsque celle-ci a un impact sur leurs membres ou leurs droits autochtones, la corporation Glencore Canada, propriétaire de la Fonderie Horne, a également des obligations. Elle se doit notamment d’informer dûment les Conseils de l’impact de ses activités sur la santé et l’environnement en plus des démarches entreprises auprès du gouvernement au moment du renouvellement ou au moment de l’obtention de toute autorisation gouvernementale.

« Lorsque nous avons été mis au courant de la situation, nous avons immédiatement communiqué avec le directeur général de la Fonderie Horne, M. Claude Bélanger, afin d’exiger une rencontre urgente pour éclaircir la situation et obtenir toutes les informations nécessaires afin de renseigner les membres de la communauté, en incluant la tenue d’une assemblée publique à Winneway. Malheureusement, aucune démarche quant à l’organisation d’une rencontre avec le Conseil ou d’une séance d’information publique n’a eu lieu depuis. Ce manque d’empressement de mettre en place un tel processus de la part de la direction générale de la Fonderie Horne nous inquiète particulièrement. C’est notamment pour cette raison que nous avons mandaté nos avocats afin d’entreprendre des démarches plus officielles. Une lettre a été transmise jeudi dernier à cet effet, et j’espère que le message sera entendu cette fois-ci », a déclaré Steeve Mathias, Chef du Conseil de la Première Nation de Long Point.

« Nos membres et la population en général ont le droit d’être informés sur toute activité qui peut avoir un impact important sur leur santé et sur la qualité de leur environnement. En ce sens, nous demandons au gouvernement du Québec de la transparence sur l’impact des opérations de la Fonderie Horne sur la santé de nos membres, de même que sur les répercussions environnementales sur notre territoire ancestral et nos activités traditionnelles. Le gouvernement se voit également dans l’obligation de nous consulter dans le processus de renouvellement des autorisations gouvernementales de la Fonderie Horne » a affirmé Lance Haymond, Chef de Kebaowek.

« La Fonderie Horne doit se soumettre aux mêmes normes environnementales que l’ensemble des industries du Québec. Des mesures doivent rapidement être mises en place pour assurer une meilleure qualité de l’air, car on ne peut pas laisser au hasard la santé des gens. Considérant que la Fonderie Horne émet impunément depuis des dizaines d’années des taux élevés d’arsenic qui dépassent les normes fixées par le gouvernement du Québec, le gouvernement a également des comptes à rendre et surtout le devoir d’appliquer ses propres règles environnementales. Autrement, il se fait complice des pratiques immorales de l’entreprise », a conclu Arden McBride, Chef du Conseil de Timiskaming First Nation.

Les trois Chefs tiennent à rappeler que les opérations de la Fonderie Horne s’effectuent sur le territoire ancestral anishinabe, territoire qui n’a jamais été cédé et sur lequel ils possèdent un titre et des droits ancestraux. Depuis des temps immémoriaux, les Anishnabeg y perpétuent les savoirs et les enseignements légués par leurs ancêtres et occupent à ce jour ce territoire pour y pratiquer la chasse et la pêche de subsistance, la trappe, la cueillette alimentaire et médicinale, et plusieurs activités spirituelles et traditionnelles. Les Chefs sont profondément inquiets de la présence de contaminants dangereux sur leur territoire et des impacts nocifs et irréversibles de ceux-ci sur la santé de leurs membres, sur la qualité de l’environnement de leur territoire et de ses cours d’eau, de sa faune, et de sa flore.

En tant que leaders communautaires, les Chefs insistent sur l’importance de protéger la santé et la sécurité de leurs membres et promouvoir leur bien-être social et environnemental.

SOURCE: Long Point First Nation, Kebaowek First Nation et Timiskaming First Nation

RENSEIGNEMENTS :
Éric Duguay
Conseiller aux relations média 514-377-1980
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