C’est au cours d’une activité d’hommage au courage des familles d’enfants autochtones disparus ou décédés qui s’est tenue dans la communauté de Pakuashipi, dans la région de la Côte-Nord, que le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, a souligné le dépôt du premier rapport annuel de l’application de la Loi autorisant la communication de renseignements personnels aux familles d’enfants d’autochtones disparus ou décédés à la suite d’une admission en établissement. En compagnie des membres du Comité de suivi de la Loi, composé de représentantes et représentants d’organisations autochtones ainsi que des partis de l’opposition, le ministre s’est rendu dans cette communauté, qui a été la première à avoir brisé le silence sur le sort de ses enfants, pour déposer symboliquement le rapport aux familles endeuillées.
Entrée en vigueur le 1er septembre 2021, la Loi vise à soutenir les familles autochtones dans leurs recherches afin d’obtenir des réponses sur la disparition ou le décès de leurs enfants à la suite d’une admission dans un établissement de santé et de services sociaux avant le 31 décembre 1992. Le ministre a dévoilé que le 28 février dernier, soit 6 mois après l’entrée en vigueur de la Loi, 35 familles avaient déjà fait appel à la Direction de soutien aux familles, à la conseillère spéciale pour le soutien aux familles, Mme Anne Panasuk, ou à l’Association des familles Awacak pour formuler une demande de recherche sur 55 enfants. Le gouvernement est déterminé à tout mettre en œuvre pour accompagner ces familles et celles qui suivront dans leur quête de vérité.
Par cette loi, le gouvernement du Québec souhaite aider les familles et leurs communautés à lever le voile sur le sort de leurs enfants. Tous et toutes espèrent ainsi comprendre les circonstances de la disparition ou du décès des enfants, savoir où ceux-ci se trouvent, s’ils sont toujours vivants, ou connaître leur lieu de sépulture.
Citation :
« C’est avec beaucoup d’émotion, mais aussi d’humilité que je dépose ce premier rapport d’application de la Loi. Je suis satisfait du travail accompli par l’ensemble des partenaires. Je suis heureux que, déjà, 35 familles aient accordé leur confiance à la Loi et à notre gouvernement et qu’elles nous permettent de les accompagner dans leur recherche de vérité. En tant que père, je ne peux concevoir ce que doivent ressentir ces parents, ces frères, ces sœurs et leur entourage. J’ai espoir que d’autres familles nous feront confiance et nous donneront l’occasion de les accompagner dans leur quête de vérité. Plusieurs réponses ont déjà été trouvées. Nous espérons de tout cœur que, pour certaines familles, ces réponses seront synonymes d’un peu de paix. »
Ian Lafrenière, ministre responsable des Affaires autochtones
Faits saillants :
- Entre 1950 et 1980, les enfants autochtones évacués de leurs communautés, vers un établissement de santé ou de services sociaux, étaient rarement accompagnés d’un parent ou d’un proche. Ils arrivaient alors seuls pour recevoir des soins. À la suite de ces admissions, certaines familles ont reçu la nouvelle du décès de leur enfant. D’autres en ont perdu la trace et ignorent ce qu’il est advenu.
- La Loi autorisant la communication de renseignements personnels aux familles d’enfants d’autochtones disparus ou décédés à la suite d’une admission en établissement a été adoptée en réponse à l’appel à la justice no 20 du rapport de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.
- Elle propose des mesures culturellement sécuritaires pour soutenir les familles dans leurs recherches de renseignements auprès d’un établissement de santé ou de services sociaux, d’un organisme ou d’une congrégation religieuse sur les circonstances qui ont entouré le décès ou la disparition d’un enfant à la suite d’une admission dans un de ces lieux.
- Une conseillère spéciale pour le soutien aux familles a été nommée en juin 2021. Mme Anne Panasuk a ainsi le mandat de guider et d’appuyer le ministre dans l’application de la Loi, en s’assurant notamment de relations et de communications optimales entre les familles autochtones et le gouvernement du Québec.
- Une Direction du soutien aux familles a également été mise sur pied pour offrir des services directs d’accompagnement aux familles et à leurs proches dans leurs recherches de renseignements.
- L’Association des familles Awacack collabore, quant à elle, avec la Direction du soutien aux familles et Mme Panasuk pour que les proches des enfants disparus soient traités avec dignité, dans le respect de leur culture, et ce, tout au long du processus.
Liens pertinents :
www.autochtones.gouv.qc.ca
www.quebec.ca/enfantsdisparus
www.facebook.com/AutochtonesQc