Pétition pour l’inclusion des langues des Premières Nations dans Google Traduction

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La transformation de Google, qui est passé de moteur de recherche à fournisseur mondial d’IA, est l’exemple parfait de la capacité d’adaptation. Cela demande ingéniosité et vision pour y parvenir. S’adapter au changement est une chose, être le changement en est une autre. Peu d’organisations ont su se réinventer avec autant de succès que Google. Google représente ce que toute organisation progressiste s’efforce d’être.

Google a toutefois négligé un élément important des cultures autochtones. Le cri, une langue autochtone canadienne, ne figure pas dans son application de traduction populaire, Google Traduction.

Pourquoi est-ce si important ? Parce que la langue est l’un des plus importants éléments d’une culture. Malheureusement, le progrès s’acharne sur les langues autochtones des Premières Nations, les premiers habitants du Canada. Selon le rapport de Statistique Canada de 2011, les Premières Nations du Canada parlent au moins 60 langues différentes.

Parmi celles-ci, trois langues — le cri, l’inuktitut et l’ojibwé — sont parlées par deux tiers de la population qui déclare une langue autochtone comme langue maternelle. Voilà pourquoi l’exclusion du cri, la langue des Premières Nations la plus parlée, et de toutes les autres par Google porte tant préjudice.

Imaginez que l’on prive Google de son droit d’utiliser JavaScript, C++ ou Python pour sa programmation. Les langages informatiques peuvent être recréés, les langues autochtones vieilles de plusieurs siècles, non. Nous sommes ainsi convaincus que Google a laissé passer une excellente occasion de populariser cette langue ancestrale auprès de millions d’utilisateurs.

Nous invitons Google à mettre en place des moyens pour inclure la langue crie dans son application Google Traduction, avant de faire de même avec les autres langues des Premières Nations.

En agissant de la sorte, nous ferons preuve d’une plus grande ouverture et d’une plus grande sensibilité à l’égard des cultures autochtones.

Nous ne contestons pas le droit de Google d’assigner ses propres motivations et critères pour l’inclusion d’une langue dans son application ; c’est sa propre décision. Nous proposons toutefois que, lorsqu’il s’agit de langues autochtones, Google fasse abstraction de ses critères opérationnels habituels.

Les raisons invoquées par Google pour intégrer les langues autochtones dans Google Traduction reflètent une certaine incohérence. En effet, il semble que ces raisons ne s’appliquent qu’au cri, alors que le maori, une autre langue autochtone qui figure sur cette application, ne compte que 50 000 locuteurs natifs, soit beaucoup moins que le cri. Encore une fois, nous n’avons aucun problème à ce que le maori apparaisse sur Google Traduction, mais cela ne devrait pas se faire au détriment du cri. Si Google a pu trouver les ressources nécessaires pour inclure le maori dans son application, il n’y a aucune raison de croire que l’entreprise aura des difficultés à y inclure la langue autochtone la plus parlée au Canada.

Ce faisant, elle renforcera sa crédibilité auprès de ces populations, ainsi qu’auprès de ses clients et parties prenantes, et l’aidera à se positionner comme une multinationale attentive aux spécificités culturelles des peuples autochtones.

Nous avons le plus grand respect pour Google et les énormes changements positifs apportés dans une multitude de domaines du monde contemporain. Bien que nous en félicitions l’organisation, nous lui demandons simplement de faire preuve de plus de considération et de cohérence à l’égard de la langue crie. Cette démarche s’inscrira dans le prolongement des initiatives prises par Google Earth lui-même pour éviter que les langues autochtones ne tombent dans l’oubli.

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